Gens du voyage: l’aire a du retard

 

CHARLEROI                      L’Avenir 13-11-2020     Didier ALBIN

À Gosselies, la Ville finalise le projet d’aménagement d’une zone d’accueil pour les petites communautés nomades.

En raison de la pandémie, les délais ont été prolongés, mais la Ville de Charleroi reste bien sur ses positions: elle veut aménager sur son territoire une zone permanente d’accueil pour les gens du voyage,

à l’instar de ce qui existe en région namuroise, à Lives-sur-Meuse. En réponse à une question écrite du conseiller communal DéFI Jean-Noël Gillard, le bourgmestre Paul Magnette vient de faire le point sur l’état d’avancement de ce dossier. Voici un peu plus d’un an, la Ville avait présenté sa candidature dans le cadre d’un appel à projets du SPW, à l’appui d’une décision du conseil communal. Trois mois plus tard, la ministre wallonne de l’Action sociale l’informait de l’accord de principe de son gouvernement. «Nous devions introduire le projet à la date du 30 juin 2020. Le Covid est venu modifier l’agenda. C’est désormais pour le 31 décembre au plus tard que Charleroi doit rentrer son dossier. En collaboration avec l’intercommunale Igretec, nous travaillons à un projet d’aménagement rencontrant les critères définis par la Wallonie.»

Le site pressenti, c’est celui du lieu-dit du Pircha, dans la section de Gosselies. Il s’agit d’une parcelle du domaine de l’ancien charbonnage du Grand Conty et du Spinois, en bordure du canal Charleroi-Bruxelles. Une étude a confirmé la faisabilité: il s’agit de raccorder le terrain à l’électricité, à l’eau, de l’équiper de sanitaires et d’un local pour le dépôt des déchets ainsi que d’un module de vie communautaire. Pour sa création, une estimation de 519 000€ avait été inscrite au budget 2020. La Ville attend une intervention de 100% des dépenses éligibles, avec un plafond d’un demi-million d’euros. La sélection devrait s’opérer au premier trimestre de 2021: la zone ne permettra l’accueil que de campements de 20 à 40 caravanes. Pour les grandes communautés nomades qui en totalisent plusieurs centaines, comme on en a vu débarquer plusieurs fois à Gosselies, il n’y a pas de solution. Dans 80% des cas, les familles nomades s’installent sur des terrains privés – il peut aussi s’agir d’institutions publiques non communales comme la Sambrienne. «Pour apaiser les tensions et prévenir les conflits avec le voisinage, la référente communale “gens du voyage” de Charleroi se rend sur place afin de rencontrer le responsable du campement», explique Sabbah Gahouchi, conseillère au cabinet du bourgmestre. Cela permet de cadrer le séjour et d’en fixer les conditions, pour éviter les troubles de l’ordre, de sécurité et de salubrité. La Ville n’a toutefois, en la matière, qu’une marge de manœuvre très limitée, car seul le propriétaire peut demander l’expulsion judiciaire.

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