18.01.2021 Gembloux : un cirque paralysé depuis un an appelle à l’aide : «La fin des spectacles est une catastrophe»

L’Avenir lundi 18 janvier 2021 Martin ROUSSEAU

Il y a un peu plus d’un an, le cirque Zavatelli clôturait sa saison 2019 en s’installant sur un terrain du zoning sauveniérois, à l’arrière de la campagne d’Énée, pour une pause de trois mois. Problème : le coronavirus a rapidement privé la troupe de sa piste aux étoiles. Début mars, alors que le contexte sanitaire commençait à inquiéter les autorités, la famille Dubois et ses artistes comptaient repartir sur les routes.
Mais les communes qui devaient les accueillir ont préféré annuler leurs premières dates, de peur que le virus ne prenne de l’ampleur. Résultat : le collectif s’est retrouvé bloqué sur ce parking qui était censé les héberger uniquement durant l’hiver.
Lors du premier confinement, nous vous faisions part de la situation alarmante de ces acrobates, jongleurs et dresseurs itinérants. Dix mois plus tard, nous les retrouvons au même endroit, toujours au point mort.

«Un cirque immobile, c’est un cirque qui meurt»
«Cela fait un an qu’on ne bouge plus et qu’on enchaîne les refus. C’est un vrai cercle vicieux», explique avec émotion le patriarche Simon Dubois. «Certes, on aurait pu jouer durant l’été, lorsque les mesures étaient un peu plus souples. Mais craignant une seconde vague, les communes nous ont barré la route.» Notons que le cirque Zavatelli planifie toujours ses représentations à l’avance : entre trois et six mois environ. «À long terme, il y avait donc cette crainte d’un rebond de l’épidémie et d’une nouvelle paralysie pour nous.»

Heureusement, Simon Dubois et sa troupe ont pu compter sur la générosité d’un homme : le patron de l’entreprise de meubles Socquet, propriétaire du parking qui les accueille depuis décembre 2019. «Nous ne le remercierons jamais assez. Grâce à lui, on peut rester ici autant de temps que nécessaire. Il n’a fixé aucune limite. Mais évidemment, notre objectif est de repartir en tournée le plus vite possible. Un cirque immobile, c’est un cirque qui meurt.»

 

Trois camions sacrifiés et aucune aide

Cet arrêt forcé représente un énorme coup dur pour ces Français qui parcourent les chemins de notre pays et de l’Hexagone depuis maintenant 50 ans. «La fin des spectacles est une catastrophe pour nous. Depuis un an, nous n’avons plus aucune rentrée d’argent. Pour entretenir nos animaux et nous nourrir, nous avons dû vendre trois camions ! C’est dramatique pour une entreprise comme la nôtre.»

Au total, 25 personnes, dont de nombreux enfants, occupent les installations et caravanes de ce petit village circassien, et prennent soin d’une cinquantaine d’animaux. Le cirque emploie également des artistes extérieurs qui ont pu rejoindre leurs proches, mais qui attendent impatiemment de reprendre le travail.

Simon Dubois a-t-il pu tout de même bénéficier d’aides gouvernementales octroyées à son secteur ? Le directeur nous affirme n’en avoir reçu aucune. En Europe, 2 000 cirques (dont une douzaine en Belgique et 300 en France) sont frappés de plein fouet par cette crise.

 

Un élan de solidarité

Des chameaux profitant de la neige en pleine campagne hesbignonne : une image plutôt cocasse, mais qui cache une tout autre réalité. Depuis plus d’un an, sans aucun revenu, la troupe Zavatelli doit subvenir aux besoins d’une cinquantaine de bêtes. Un bel élan de solidarité s’est donc formé lors du premier confinement pour leur venir en aide. «On nous apporte de temps en temps un ballot de foin, des graines : bref, tout ce dont les animaux ont besoin», indique le directeur. «Pour les bêtes, c’est plus ou moins suffisant. En revanche, pour nous, c’est compliqué. Niveau repas, on ne s’octroie que le strict minimum. Dernièrement, un monsieur nous avait préparé un couscous. Ça, c’était formidable. Mais le reste du temps, c’est très dur. C’est pourquoi on lance un grand appel à la solidarité.»

Pour aider le cirque Zavatelli, il suffit de les contacter au 0474/19 52 91. Adresse : Rue de la Posterie, dans le zoning industriel de Sauvenière (Gembloux), à gauche du magasin Desco.

 

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