Une aire pour gens du voyage sera prochainement construite à Wattrelos, comme ici à Lives-sur-Meuse. – Antoine Janssens
Début 2016, une aire d’accueil pour gens du voyage sera aménagée juste à la frontière avec Herseaux, derrière l’institut Montfort.
En 1990, le ministre français Louis Besson (PS) a fait voter une loi qui oblige les communes de plus de 5 000 habitants à aménager des aires d’accueil pour les gens du voyage. Le but est d’éviter les installations sauvages de ces personnes en des endroits non prévus à cet effet, notamment dans les centres-villes. Notons d’entrée qu’aucun texte légal sur le sujet n’est en vigueur en Belgique.
Wattrelos, située juste de l’autre côté de la frontière, n’échappe pas à la règle: «Nous avions déjà un espace avec un simple béton coulé et un point d’eau commun dans un zoning industriel à l’écart de la ville, explique Henri Gadaut, adjoint au maire chargé des gens du voyage. Mais avec la nouvelle mouture de la loi Besson, promulguée en 2000, il n’était plus aux normes. Nous devions donc construire une nouvelle aire d’accueil plus moderne avec des emplacements pour 24 caravanes. Elle est subdivisée en dix emplacements avec des sanitaires à la pointe pour chacun ».
Après avoir cherché différents endroits pour l’installer, le choix s’est porté sur les abords du Parc du Lion, à quelques mètres du quartier d’Herseaux-Ballons: «Nous avons prospecté différents lieux mais il y avait toujours une contrainte qui faisait barrage. Des sites sensibles par exemple. Au final, nous n’avons pas vraiment eu le choix. Le seul espace valable est celui situé près de la frontière avec la Belgique ».
Des réunions entre voisins
Henri Gadaut conçoit que l’installation d’une telle aire puisse gêner le voisinage: «C’est pourquoi plusieurs réunions ont été organisées avec la population et avec les autorités mouscronnoises afin de bien leur expliquer le projet. Je précise que la gestion quotidienne et les coûts des travaux sont pris en charge par la Métropole européenne de Lille. La Commune doit juste trouver un terrain ».
De ces rencontres entre voisins wattrelosiens et hurlus sont sorties plusieurs décisions, dont celle de construire une barrière entre l’aire d’accueil et la frontière: «Au départ, nous avions pensé installer un simple grillage. Mais les élus mouscronnois veulent une solution qui préserve plus d’intimité à leurs concitoyens et évite les vis-à-vis. Nous devrions nous diriger vers un mur en béton d’une hauteur d’environ 2,50 mètres ».
Si le projet est lancé depuis 2009, il vient de connaître un coup d’accélérateur: «Nous avions lancé un appel d’offres mais un lot était défectueux. Nous avons donc dû tout reprendre à zéro. Désormais, l’entreprise est définie. Un dernier obstacle administratif a encore ralenti le chantier mais tout est maintenant en route. Les travaux devraient être terminés pour le premier trimestre de l’année 2016 ».