Les terrains familiaux répondent à un besoin des Gens du voyage de disposer d’un ancrage territorial nécessaire au mode de vie mobile et au voyage. Le « terrain familial », contrairement à un terrain prévu pour le séjour temporaire, n’est pas un équipement collectif mais correspond à un habitat privé, qu’il soit locatif ou en pleine propriété.
Le « logement », en Wallonie, est majoritairement considéré comme devant être « en dur » et « sédentaire » et formalisé de cette manière dans certains textes légaux qui le réglementent. Or, pour un nombre sans cesse croissant de citoyens wallons (dont les Gens du Voyage) le logement peut prendre une forme plus légère et mobile.
Certaines réglementations ont pourtant toujours couvert la réalité de l’habitat mobile ; leurs dispositions s’appliquant aussi aux habitants des caravanes (domicile, loi sur les baux, inviolabilité du domicile, …).
Cependant, le Centre de Médiation pointe du doigt depuis de longues années l’application laborieuse, erronée, ou même le défaut d’application de ces réglementations par les acteurs locaux: habitants, administrations communales, CPAS, … de par une certaine difficulté à concilier les différentes conceptions de ce que doit être un logement.
Ainsi bon nombre de familles n’arrivent pas à être inscrites dans les registres de la population de la commune où leur résidence de fait (leur caravane) est installée.
Pour les mêmes raisons, peu de (voire aucun) permis d’urbanisme sont délivrés pour que des familles puissent installer leur caravane sur un terrain (en dehors des procédures prévues pour les équipements touristiques).
Ces difficultés réglementaires ont des effets directs et dramatiques dans le quotidien des familles:
– stress et absence de projet car le risque d’expulsion est présent à tout moment,
– impossibilité d’investir dans l’amélioration des conditions de logements (système électrique, approvisionnement en eau, accès aux égouts, sanitaires, …)
– difficultés dans l’accès à la citoyenneté (par l’inscription dans les registres de la population)
– non intégration de leur habitat au niveau local.
Depuis quelques années, un mouvement a permis de faire reconnaître l’habitation légère, qui, dans sa définition, comprend bien évidemment l’habitat mobile des Gens du Voyage.
Ceux-ci, par leur habitat mobile en terrain familial, résistent aux phénomènes de solitude, d’anonymat et de dégradation du lien social. Les terrains familiaux des Gens du Voyage sont un exemple de bonne pratique de solidarité intergénérationnelle et de ce que l’on nomme désormais «l’habitat groupé ».
Pour aller plus loin en vidéo, voir le reportage de Tele Mons Borinage concernant le terrain familial du lieu-dit “Clos des Hirondelles” à Mons
